ZBYNOVSKY Vladimir
Né en / Born in 1964 – Slovaquie –
Victoria & Albert Museum, Londres, Grande-Bretagne
Sculptures en Manche, Normandie, France.
Institut Tchèque de Paris, France.
Institut Français (Prague, Rép. Tchèque)
International Trade Fair, Chambre des Métiers d’Art, Munich, Allemagne.
The Museum of Decorative Arts in Prague, University of Sunderland, IKA-Mechelen and EU programme.
Maison du verre, Puy-Guillaume, France
Symposium de sculptures, Abbatiale de Cerisy-la-Forêt, France.
Institut français de Bratislava, République Slovaque.
Centre Culturel La Fontaine, Brie-Comte-Robert, France.
« The Judith Altman Memorial Judaica Competition »- Elkins Park, U.S.A
Yamaha, Japan.
Musée de Meisenthal , France.
Banque de San Paolo, Luxembourg.
Slovenska Narodna Banka
« Spertus Judaica Prize », Spertus Museum, Chicago.
Awards
Amber prize (1991)
Prix de la triennale de Nüremberg (1996)
Yamaha, Japon (1995)
Banque de San Paolo, Luxembourg (1997)
Banque Nationale Slovaque, Bratislava (1998)
Musée de Meisenthal, France (1996)
Conseil Régional, Belfort (2000)
Musée du XXIème siècle, Kanazawa, Japon (2001)
Banque Nationale, Amsterdam, (2001)
Hôtel des Régions Languedoc-Roussillon (2003)
Les oeuvres de ZBYNOVSKY Vladimir
71 % de silice14 % de carbonate10 % de calcaire, magnésie5% d’oxyde de cobalt
336 heures d’énergie (nucléaire, renouvelable, thermique)
un matraquage permanent de photons…
Ilse Garnier
Poésie spatiale - Raumpoesie
Bamberger Editionen
Universitäts - Verlag Bamberg
Le monde moléculaire est un monde de signes, la chimie est son langage. Certaines populations de molécules conduisent de l’énergie à distance, d’autres sont propres à se reproduire, d’autres s’isolent de l’eau, d’autres encore attirent des nuages d’électrons. C’est ce que font les pigments, par exemple. Savez-vous pourquoi la vie est si colorée ? - Pas seulement pour faire joli, je suppose…Pas seulement. Un pigment est une molécule qui possède des électrons très mobiles. Cette caractéristique lui permet d’absorber les grains de lumière, les photons, d’en restituer certains spectres, et donc de colorer la matière ; mais elle favorise en même temps la construction de chaînes moléculaires entrant dans la construction du vivant. Les pigments organisent une chimie subtile qui n’exige pas beaucoup d’énergie. C’est parce que l’hémoglobine et la chlorophylle ont ces propriétés qu’elles entrent dans la composition du vivant et que le sang est rouge, et les feuilles vertes.- La beauté en prime… le monde vivant ne pouvait donc pas être gris ? Probablement pas. Ni tout blanc, ni tout noir. La couleur est étroitement associée à la vie.La plus belle histoire du monde, Acte II, la vie. La vie s’organise : Dominique Simmonet s’entretient avec Joël de Rosnay. (extrait). Seuil, 1996.
W.R. Bion, Cogitations.
Espace positif, espace négatif…vide et plein, concave et convexe…Dans la litanie des variantes, je m’arrête sur le couple « Présence et absence ».
Il semble évident que le vide ne peut se concevoir que par la matière. Ou tout du moins, c’est ainsi que j’approche, concrètement, la notion. Le vide, le creux, ici, la niche, suggère chez l’homme un désir de comblement. Naturellement portés vers la possession, nous supportons difficilement l’horror vacui, peut-être en ce qu’il est le miroir de notre vanité.
Notre satisfaction se fait pleine, lorsqu’un mur est «empli» de tableaux, un jardin «agrémenté» de plantes, une vie, de «connaissances» et d’«expériences». Notre civilisation ne cultive guère l’art du dépouillement, de la solitude…
Se confronter à l’absence matérielle, au vide, conduit l’esprit à évoquer une présence révolue, suggérée ou fantasmée. Cette démarche est porteuse d’espace virtuel, de matière. En cela, je crois que le vide possède une substance non négligeable, que chacun est libre d’interpréter à sa manière.
Certains théologiens proposent, paraît-il, comme définition de Dieu, un «vide en attente» .
Ici, le granite est en attente d’épiphanie.
Mon utopie - Albert Jacquard
«La lumière est l’expression silencieuse et universelle de la plus éminente force que nos sens puissent appréhender. Cependant, il ne semble pas logique de concevoir l’usage esthétique le plus noble de la lumière uniquement en cette perspective, mais bien plus, dans le désir humain que la lumière a toujours symbolisé – le désir d’une réalité plus intense, d’une conscience cosmique.»
Il va sans dire que j’adhère profondément à cette prise de position et que ma création en est le
témoignage le plus sincère. Je reprends alors un texte écrit en 1995. Et je n’ai rien à ajouter…
« Des ténèbres jaillit la lumière. Extraordinaire scintillement au cœur non seulement de notre univers mais de l’univers des univers. Résultent-elles du nombre incroyable des hasards, ces lignes de fuite qui ordonnent l’espace, le temps ainsi que l’énergie créatrice du monde ? C’est du tréfonds de l’univers que nous parvient cette lueur, symbole virtuel de projection vers le futur. Le verre, en tant que matière
transcendée révèle la lumière jusqu’alors celée, clé de l’Univers, expression de sa propre unicité. »
Thomas Wilfred
Cité: Otto Piene, Story of light - Night and Day/ Ad infinitum
J.L Borgès, Le Miroir, traduit par R. Caillois
Optical clear glass; shaped, sculpted, softened and part polished, specular device, light. 2006
Mémoire
“Puisqu’il n’est cuivre, pierre, terre, ni mer illimitée,
Dont la dure mortalité ne jette bas le pouvoir,
Devant violence telle, comment beauté assurerait sa défense,
Elle dont l’action n’a pas plus de poids qu’une fleur ?
Comment, oh ! comment le souffle de miel de l’été tiendrait-il
Contre l’assaut dévastateur du bélier des jours,
Alors qu’il n’est pas rochers imprenables si éprouvés,
Ni portes de fer si résistantes, que le Temps ne les puisse ruiner ?
O effrayante méditation ! Hélas, où restera caché
Le meilleur joyau du Temps hors du coffre du Temps ?
Quelle main robuste pourra retenir Son pas précipité ?
Qui interdira sa mise à sac de la beauté ?
Oh ! personne, sinon le prodige ayant vertu
Que mon amour encore flamboie dans l’encre noire.”
Shakespeare
Sonnet LXV
Traduit de l’anglais par René Char et Tina Jolas.
Je reprends humblement la méditation du poète .Ce sont ses derniers vers qui arrêtent mon attention “that in black ink my love may still shine bright” et plus exactement, au-delà du jeu des contrastes, le recours à la métaphore de la lumière. Face à notre “mortalité” et aux pitoyables
expédients inventés pour reculer la fatale échéance, Shakespeare chante la force du sentiment, son caractère inaltérable, la permanence de l’éclat qui annule le Temps et l’Oubli.
On peut broder à l’infini sur le topos universel du Temps qui nous dévore … face à cette “monstruosité”, la mémoire s’érige, frêle rempart, indispensable pour notre construction personnelle, habile et cependant fugace repère. Je ne peux d’ailleurs penser la mémoire sans l’oubli …dans mon geste de sculpteur, je crois “ériger un monument plus durable que l’airain” 1 mais je connais la vanité de mon entreprise, image de celle de notre monde. Par les traces, nous avançons jusqu’au moment où celles-ci s’effacent…
“may still shine bright”…traces, empreintes, mémoires, recouvrements, palimpsestes, ex voto, photographie, cendre…nulle permanence si ce n’est celle de la lumière, en tant que phénomène “hors du coffre du Temps”, dont les qualités échappent à l’entendement humain, elle qui possède la donnée la plus stable de l’existence du monde et dont la vitesse est le seul élément constant.
“may still shine bright”…l’éclat de ces mots résonne à mes yeux et guide ma main…
Mai 2006
1 Horace, Odes, 3,XXX.