LEPERLIER Etienne
Né en / Born in 1952, France –
Musée des Arts Décoratifs, France.
Musée de Sèvres, France.
Kunstsammlungen Der Veste Coburg, Allemagne.
Musée Unterlinden de Colmar, France.
Musée Ariana de Genève, Switzerland.
Cooper-Hewitt Museum, New-York, USA.
Museum of Contemporary Glass of Coburg, Allemagne.
Musée du Verre de Sars-Poteries, France.
Conseil Régional de Haute-Normandie, France.
Ville de Conches en Ouche, France.
Kurokabe Glass Museum Collection, Nagahama, Japon.
The Detroit Institute of Arts, USA.
Musée de Kanazawa, gold prize, Japon.
Musée de Meisenthal, France
Conseil Général de l’Eure, France
Leperlier Glass Art Fund, France
Galerie Internationale du Verre, Serge Lechaczynski, Biot, France.
AWARDS
1998 Gold Price from « International Exhibition of Glass Kanazawa », Kanazawa, Japon.
Les oeuvres de LEPERLIER Etienne
C’est à travers le moule, par ricochet à travers les bords de la membrane translucide du verre qui en est l’expression révélatrice, que s’observe la façon dont la négativité engendre la positivité et, inversement, la façon dont la positivité révèle la négativité.
La membrane translucide est l’interface où s’articulent, d’une part, la temporalité propre au devenir de l’oeuvre et à l’expression du geste et, d’autre part, la spatialité propre à l’aboutissement de l’oeuvre et à la téléologie immanente de la morphologie. Cette interface est dès lors à considérer soit comme le moule proprement dit de la sculpture, qui englobe la morphologie et la maintient en place, assurant la fonction isolante et discriminatoire (l’individualisation du champ sensoriel comme chose) ; soit comme l’enveloppe, la frontière de son propre devenir assurant la fonction individuante et intégrante (l’individuation du champ sensoriel comme objet). La contiguïté qui s’établit instaure une zone de transmission continue où la positivité de la forme et la négativité du moule sont saisies dans une seule figure, en l’occurrence dans la membrane translucide, qui négocie constamment l’apparition de la chose et l’objet dans l’apparition.
William Fiers
Extrait de « La sculpture de verre comme monde de lumière »
Revue Protée, Volume 31, N°3
Avec les Pièces détachées, je redécouvre ce jeu entre le vide et l’empreinte, où les espaces ménagés entre les fragments de la sculpture sont, à l’instar des éléments en verre, une matière négative.
« L’expérience que je vécus en voyant la couleur sortir du tube, je la fais encore aujourd’hui. Une pression du doigt et, jubilants, fastueux, réfléchis, rêveurs, absorbés en eux-mêmes, avec un profond sérieux, une pétulante espièglerie, avec le soupir de la délivrance, la profonde sonorité du deuil, une force, une résistance mutine, une douceur et une abnégation dans la capitulation, une domination de soi, opiniâtre, une telle sensibilité dans leur équilibre instable, ces êtres étranges que l’on nomme couleurs venaient l’un après l’autre, vivant en soi et pour soi, autonomes et dotés de qualités à leur future vie autonome et à chaque instant prêts à se plier librement à de nouvelles combinaisons, à se mêler les uns les autres, et à créer une infinité de mondes nouveaux… »
Wassily Kandinsky
Le mot lumière existe, la lumière n´existe pas. »
Francis Picabia
Comme des reliquaires, la forme close interdit le contact immédiat. La scène se passe à l´intérieur, dans un espace fermé et le regardeur se fait voyeur. A la fois cachées et révélées, les empreintes sont les miroirs infidèles d´un vécu statufié, photomontage d´événements qui se chevauchent et se côtoient.
De l´autre côté du miroir, la face opposée révèle la figure déformée des empreintes. Le verre ne joue pas la transparence, la matière et la couleur masquent et travestissent ce qui est donné à voir. Le verre se fait obstacle tout en suggérant un Janus à deux visages qui se font face.
Le contraste m´évoque plus une improbabilité qu´une opposition.
L’expression physique de la forme obtenue par transmission n’est donc pas une imitation au sens classique du terme, c’est-à-dire l’établissement d’une ressemblance factice selon la genèse artistique, mais, comme le dit Georges Didi-Huberman, «une image-matrice produite par adhérence, par contact direct de la matière [du moule] avec la matière de la [forme primaire] », c’est-à-dire l’établissement d’une ressemblance naturelle selon la génération. C’est à travers le moule, par ricochet à travers les bords de la membrane translucide du verre qui en est l’expression révélatrice, que s’observe la façon dont la négativité engendre la positivité et, inversement, la façon dont la positivité révèle la négativité. La membrane translucide est l’interface où s’articulent, d’une part, la temporalité propre au devenir de l’oeuvre et à l’expression du geste et, d’autre part, la spatialité propre à l’aboutissement de l’oeuvre et à la téléologie immanente de la morphologie. Cette interface est dès lors à considérer soit comme le moule proprement dit de la sculpture, qui englobe la morphologie et la maintient en place, assurant la fonction isolante et discriminatoire (l’individualisation du champ sensoriel comme chose) ; soit comme l’enveloppe,
la frontière de son propre devenir assurant la fonction individuante et intégrante (l’individuation du champ sensoriel comme objet). La contiguïté qui s’établit instaure une zone de transmission continue où la positivité de la forme et la négativité du moule sont saisies dans une seule figure, en l’occurrence dans la membrane translucide, qui négocie constamment l’apparition de la chose et l’objet dans l’apparition.
William Fiers
Extrait de "La sculpture de verre comme monde de lumière"
Protée. Revue internationale de théories et de pratiques sémiotiques.
Volume 31 N°3