BOKESCH-PARSONS Mark
Né en / Born in 1967 – Royaume-Uni –
Permanent Collections
Museum of American Glass, Wheation Village, Millville, NJ.
Kunstmuseum Dusseldorf, Dusseldorf, Germany.
Frauenau Glass Museum, Frauenau, Germany.
The Corning Museum of Glass, Corning, Germany.
Kunstsammlunger Der Veste Coburg, Coburg, Germany.
Glamuseum, Ebeltolf, Denmark.
The Scottsdale Center for the Arts, Scottsdale, AZ.
Rockford Art Museum, Rockford,IL.
Muskegon Museum of Art,Muskegon, MI.
Jones Museum of Glass ans Cramics,Sebago,ME.
Hunter Museum of American Art,Chattanooga, TN.
Carnegie Museum of Art, Pittsburgh, PA.
City of Bloomington Cultural District Headquaters, Bloomington, IL.
Dr. Eva-Maria-Fahrner-Tutsek and Alexander Tutsek-Stiftung Glass Foundation, Munich, Germany.
Sel. Awards
Artist Fellowship Program, CGCA, Wheaton Village, Millville, NJ.
Niche Award, Niche Magazine, Rosen Group (multi-média
catergol).
Bloomington cultural District Grant, Bloomington, IL.
Illois Arts Council Fellowship Award.
Illois Arts Council Fellowship Finalist Award.
1998/99 Niche Award, Niche Magazine, Rosen Group (cast glass catergol).
1997 The Sybren Valkema Prize, Glassmuseum, Ebeltoft, Denmark
1991/92/94 Illinois State University Art Department Scholarship, Normal,IL.
Best of Sho, Glassic Ingenuity, Dearborn Arts Council,
Dearborn, MI.
Baber Award, Illinois State University, Normal, IL.
1991 Michigan Glass Foundation Scholarship.
Les oeuvres de BOKESCH-PARSONS Mark
Tous les procédés tels que modelage, sculpture, coulage et assemblage sont amplement utilisés dans une seule de mes pièces. De surcroit, le fait d’être intrigué par l´effet de la luminosité, l´opacité et la couleur, ainsi que mon désir de dépeindre les surfaces de textures riches, m’ont poussé à étudier les média céramique et verre. Mes derniers narratifs tridimensionnels sont, je l’avoue, le résultat d’une personnalité psychologiquement complexe dans un environnement de travail oppressant, parfois restrictif. Cependant, malgré les circonstances difficiles et l’intensité de travail que requièrent les différents procédés, je veux - et je peux - créer des objets d’art non pas par facilité, mais par nécessité.
Controlling Chaos présente au spectateur un mélange surréaliste d’éléments figuratifs et architecturaux dans un cadre aride et caillouteux. L’élément central est un escalier en céramique reposant sur un sol fragile et fragmenté. Cet escalier, qui ne mène plutôt nulle part, joue le rôle d’une sorte d’autel rituel pour une tête pleine de cailloux. Seule et immobile, la tête en verre scrute son environnement, surveillant l’amoncellement et le stockage des mêmes obstacles de pierre que ceux qui contaminent son crâne. La présence de pierres constitue un motif familier récurrent pour suggérer un lien personnel et d’innombrables références symboliques. Elles pourraient représenter le mandat accordé à l´humanité pour manipuler notre environnement terrestre, imposer l´ordre et effectuer des changements au sein de la confusion et de la tourmente. Le rassemblement de tels fragments peut également être assimilé à la compréhension de son propre passé, des occasions manquées et de la prédominance du disfonctionnement sur le progrès. La seule voie de sortie et de répit est la porte sous l´escalier, invitant à entrer mais obstruée. Cependant, même ici, la porte entrebâillée révèle un seuil, sombre et menaçant, que les timorés ne doivent pas franchir.
En analysant les complexités de la condition humaine par la création artistique, j’essaie, égoïstement, de satisfaire mon sens de la réussite et de la détermination. Regarder en soi et réveiller sa propre conscience, telles sont les prérogatives et raisons d’être de l’artiste. Par conséquent, j´aurai satisfait mon besoin impératif de créer et communiquer si le spectateur est poussé à l´introspection, à méditer sur le message et à participer à un « festin des sens ».
Il serait très difficile, et quelque peu négligent de ma part, d’initier un dialogue sur mes récentes œuvres monochromes sans reconnaître, tout d’abord, que le thème de l’exposition des Verriales s’est avéré à la fois fortuit et cathartique.
Mon imagination créatrice et mes esquisses préparatoires ont été dominées par des descriptions de la dualité poids/beauté de l’étreinte de l’hiver. Ces images ont représenté un abandon du potentiel vibrant du printemps ou de la chaude splendeur visuelle de l’automne, comme souvent rendu et peint dans mes sculptures figuratives. A la place, mon esprit m’imposait des environnements architecturaux gothiques et des paysages rudes qui couraient froids et bleus sur ma conscience artistique. Le thème de mes recherches multimédias a, sans aucun doute, été influencé et éclairé par ma réticence envers les mois mortels et glacés de l’année dans le Middle West. L’hiver s’était donc ancré comme une métaphore de tout ce qui contraint et peut avoir une lourde emprise sur l’esprit et l’émotion de l’homme.
Dans Beyond the Gates of Winter (Au delà des portes de l’hiver), un homme solitaire, né des éléments terrestres, émerge de ses décors rocheux, déterminé à surmonter les limitations de sa situation et de son environnement. Une brèche est ouverte dans les frontières physiques et psychologiques, le désir de liberté est à portée de main. J’ai choisi les teintes et les nuances subtiles du bleu ciel et du bleu outremer pour orner des surfaces intrigantes du verre et du bois moulés. Cet effort déterminé a produit une ambiance froide et spectrale, dans la scène d’hiver, gelée et en plusieurs couches. La figure translucide est masquée par les portails qui cachent et protègent les références personnelles et les thèmes universels tels que la recherche, la lutte et la transcendance humaines. C’est cette nature vulnérable – mais motivée et optimiste – de ma personnalité et de ma focalisation créatrice qui défie encore plusmon honnêteté artistique et mon désir narcissique d’autocritique et d’expression.
.Je continuerai à observer, traduire et transmettre des récits visuels sur ce monde à partager, qui est le mien et le nôtre.
Pour moi le processus créateur à trois dimensions est dirigé et inspiré par un besoin de réaliser l´interprétation et le développement formel et conceptuel des dessins de recherche. Ces dessins, conceptions et motifs sont dérivés d´une tendance innée à l’introspection et au désir de communiquer, symboliquement et visuellement. Mes œuvres à deux dimensions permettent et favorisent le flux de la réflexion individuelle et déclenchent la création de constructions et d’imaginaires narratifs. Moyens facilitant l´expression et la réponse artistique immédiates, mes dessins au crayon me suggèrent également des formes, des rapports spatiaux, et un sens de l’imagerie en plusieurs couches.
Ma manière de fabriquer et poser des couches sculpturales d’images, figuratives et décoratives, dans mon œuvre à trois dimensions, explore activement l´utilisation de l´espace positif et négatif. Le spectateur est encouragé à participer à tous les aspects formels de l’œuvre, en orientant son regard à travers des portails ou des fenêtres qui dévoilent une imagerie ou des indices au delà d´une apparente façade. J’offre peut-être un aperçu illusoire et une description manifestement personnelle de différents niveaux de l´existence, de royaumes de conscience, ou d´états d´esprit. Mes figures stylisées semblent parfois confiantes, fortes et proéminentes ; leur présence ou leur identité peuvent être alternativement cachées et déguisées, évoquant l’introversion et la vulnérabilité. Le verre peint, avec une emphase sur la qualité des surfaces, l´attention aux détails et un besoin de transmettre une sensation d’une translucidité onirique, est l’une des matières les plus appropriées et les plus fascinantes.
The Portal peut, à première vue, attirer l´attention par l´emploi et la combinaison de tonalités chaudes et d’une inhérente luminosité vitreuse, dans une tentative pour pousser le spectateur à confronter les représentations idéalistes de la nature, du paysage et de la renaissance. Alors que l’œuvre suggère de prime abord une prise de conscience et un sentiment d’appartenance, elle nous révèle ensuite l’existence d’un niveau plus profond de signification, lorsque nous découvrons le torse d´un être solitaire, interrogatif. Ce motif, courant dans mon vocabulaire artistique, semble pour toujours séparé de son destin, ou dans les limbes. Le refus de concéder la défaite face à l´adversité et à un objectif manquant de clarté oblige son esprit à atteindre la paix intérieure, la compréhension et l´espoir.
Verre thermoformé, résine, huile
Un quart de siècle après les observations anatomiques de Léonard de Vinci concernant la vue des humains qui ont conduit à la conclusion que la lumière pénètre l’œil plutôt qu’elle n’en émane, Nicolas Copernic contesta la théorie géocentrique vaniteuse selon laquelle la planète Terre serait le centre de l’univers.
Aujourd’hui, au XXIème siècle, nous adhérons -unanimement– au principe héliocentrique que l’étoile Soleil est le centre de notre système solaire et que c’est grâce à sa proximité de la Terre que, en nous baignant de lumière et de chaleur, elle maintient la vie sur notre fragile planète.
Nous, humains, enfants du soleil, avons seulement à examiner l’histoire pour nous rappeler l’équilibre délicat entre la Terre, ses habitants et notre céleste gardien.
En 1816, réputée comme « l’année sans été », plusieurs centaines de milliers de personnes ont péri dans le monde par suite de températures glaciales, perte des récoltes et famine. Ces circonstances cataclysmiques ont été provoquées par la pire des éruptions volcaniques en 1600 ans, celle du Mont Tambora en Indonésie, laquelle a contaminé l’atmosphère de gaz nocifs et de cendres, bloquant les rayons du soleil et causant des effets dévastateurs.
De nos jours, dans ces temps aux technologies avancées, la planète est confrontée à un autre
phénomène climatique plus insidieux et potentiellement annihilant : son réchauffement. Les nations industrialisées continuent à vomir des gaz à effet de serre, enveloppant le monde dans un voile qui retient les rayonnements. Les températures et le niveau de la mer montent, les saisons et les
écosystèmes sont irrévocablement touchés, exacerbant les problèmes d’un monde déjà surpeuplé et déchiré par la guerre, un monde qui se bat pour des ressources naturelles réduites.
Ayant récemment entrepris des recherches sur ces questions climatiques historiques et contemporaines, je me suis pris de passion pour les images intensément puissantes des « fontaines en feu » d’une hauteur de 450 000 kilomètres sur la surface du soleil, qui m’ont donné l’idée d’explorer le pouvoir physique et symbolique du feu en direction de la terre.
J’ai associé les matières, nées de ce feu, de façon appropriée, incluant céramique et verre, pour créer des concepts figuratifs qui évoquent les souvenirs des anciens temps et les civilisations du passé.
Les gardiens de la flamme se présentent sous différentes formes, tels un roi assiégé, un loyal
guerrier et un sorcier qui, respectivement, affrontent et exploitent les propriétés et les connotations destructrices, ritualistes et mystiques du feu.
En de nombreux points, la vitalité du feu évoque la condition humaine autodestructrice, par le fait que toutes deux sont destinées à tout consumer autour d’elles, dans un effort d’autoperpétuation et que, à partir des cendres inéluctables, jaillisse la possibilité d’une nouvelle vie et de la Lumière.
Mes personnages sont donc le simple écho de mon propre désir de m’épanouir dans une époque
précaire et de m’abriter de l’inconnu sombre et menaçant.
En se nourrissant de l’espoir de prospérité et d’avancement, personnel et sociétal, mon œuvre s’inspire de la beauté, spirituelle et physique, de notre monde ainsi que de la capacité des hommes à comprendre et de leur besoin de renaissance, que ce soit par des moyens naturels ou nihilistes.
En contemplant le thème du Contraste, j´ai essayé de souligner certains éléments formels contradictoires, dont la juxtaposition et la variété établissent l´unité et l´équilibre, visuels et tactiles. Mes sculptures figuratives, qui ont été décrites comme des peintures tridimensionnelles, sont en elles dualistiques et servent donc, essentiellement, comme un autre véhicule d’analyse du rapport thématique entre l´harmonie et la discorde. Ces représentations multimédia des doubles corporels emblématiques suggèrent les états coexistants de réalité manifeste et d´imagination latente. Elles illustrent également la médiation entre les souvenirs du passé et les désirs d’un futur réinventé.
Les propriétés matérielles de la transparence onirique contre la dissimulation d’opacité convergent avec des arrangements opposés de surfaces texturées, de couleurs, de lignes et de formes, pour refléter ma propre image, mal à l’aise, du soi et du monde qui m’entoure. Le Contraste entre la façade externe apparente et l´intérieur voilé de mes narratifs propose en outre une complexité multicouche autoréférentielle d´identité, d’histoire, et d’objectif. Ceci souligne la recherche individuelle de l´expression personnelle, la liberté et l´unicité culturelle et attire également l´attention sur nos similitudes universelles et les expériences partagées. C´est cette recherche significative qui continue finalement à conduire mon esprit créateur au delà du chemin contrastant de l´adversité vers l’éventuelle percée qu’est la Lumière.
La mémoire est un composant tellement fondamental de la condition humaine. La mémoire apporte la sécurité de notre histoire personnelle et culturelle et aussi la réalisation de nos systèmes de valeurs, rêves et aspirations. Donc, le noyau de l’identité humaine est sans aucun doute défini et forgé par notre capacité de se rappeler du passé, de naviguer le présent et de définir l’avenir. Cette réflexion sur la relation entre la mémoire et notre spécificité personnelle m’oblige à faire face à la signification de grand nombre de thèmes répétitifs explorés à travers mon œuvre : tels que mon affinité pour la nature, la dualité conflictuelle et la quête pour un sentiment d’appartenance.
Mon œuvre la plus récente est une tentative d’exprimer, d’un point de vue autoréférentiel, une réaction sous-jacente au passé. Afin de dramatiser ce sujet, j’ai puisé mon inspiration dans le personnage archétypique du voyageur, ou nomade, qui est à percevoir subjectivement dans une myriade de façons. La représentation iconique du nomade est enfermée mais protégée par des structures gothiques, sortes de tours bizarres capables de traverser le paysage. A coté du nomade se trouve une autre présence
figurative, plus proéminente. Ce gardien spectral sert de prophète, conseil et guide du voyageur solitaire tout au long de son périple fatidique. Comme dans des drames classiques grecs, le voyageur est mis à l’épreuve constamment : il y a des obstacles à écarter, les apparitions et visions à ignorer, puis des
fardeaux insurmontables à maîtriser. Le narratif est donc une métaphore pour notre volonté personnelle et collective : notre détermination à chercher une terre meilleure et puis d’affecter, de façon positive, une transformation, un placement et un bien-être.
Bien que mes peintures en trois dimensions aient superficiellement souvent une apparence sombre et opaque, à travers un regard plus profond il est difficile de nier la translucidité et la luminosité sous la surface. Exactement comme nous jugeons superficiellement l’apparence externe des humains en formulant une opinion, il relève de notre responsabilité de regarder au-delà de la façade pour déceler l’essence véritable de l’identité humaine. C’est à travers sa volonté à s’engager dans la complexité et la profondeur de l’imagerie féerique, media bien façonné, et son attention au détail, que le spectateur sera récompensé par un échange riche. J’espère que mes introspections sculpturales provoquent une
interprétation universelle mais personnelle des expériences mémorisées qui peuvent nous apprendre quelque chose. Et au-delà, de provoquer des changements, d’encourager l’instruction et de participer à l’accomplissement de la raison d’être de la vie – un sens riche mais fugace.