BERNSTEIN Ricky
Né en / Born in 1952 – USA –
Glasmuseet Ebeltoft, Ebeltoft, Denmark
Cincinnati Art Museum, Cincinnati, OH
Fuller Art Museum, Brockton, MA
Lowe Art Museum, Univ. of Miami, Miami, FL
St. Petersburg Museum of Art, St. Petersburg, FL
Renwick Museum of Art, Smithsonian Institution, Washington, DC
DeYoung Museum of Art, San Francisco, CA
Racine Art Museum, Racine, WI
Detroit Institute of Art, Detroit, MI
Museum of Arts and Design, New York, NY
Morris Museum of Art, Morristown, NJ
Museum of American Art, Millville, NJ
International Museum of Skiing, Mammoth Mt., CA
World Bank, Washington, DC
Wagga Wagga City Art Museum, Wagga Wagga, Australia
University of Michigan Art Museum, Dearborn, MI
Galerie Internationale du Verre, Serge Lechaczynski, Biot, France
Les oeuvres de BERNSTEIN Ricky
La Reine des Cœurs
« Rien n’est juste et rien n’est gratuit. » Un des fondements de base qui ont régi sa vie et, plus tard, la mienne aussi … Elle l’a souvent dit, comme si chaque fois était la première déclaration de quelque vérité importante qu’il fallait rappeler. J’ai souvent pensé : « Comment peut-on avoir autant d’histoires à raconter ? ». Elle était
généreuse en les racontant, rien à voir avec le silence cher à la religion quaker dans laquelle elle avait grandi. Elevée avec ses frères dans une plantation de pommiers en Nouvelle Angleterre, elle savait faire des ricochets et conduire un tracteur. Elle était loin d’être la débutante que sa mère imaginait. Le sexe n’avait pas de frontières, pas de limites. Il n’y avait rien qu’elle ne pût faire.
La liste, usée et déchirée, collée sur le réfrigérateur, guidait son activité quotidienne et était la mesure par laquelle elle jugeait si le Plan-A pourrait facilement se transformer en Plan-B. Les tâches accomplies étaient rayées sans cérémonie et les marques de crayon s’ajoutaient, comme de mauvaises herbes non traitées. La liste avait sa propre vie. Comme la sonnerie d’un téléphone, son seul mantra était la « chanson de l’utilité ».
Lorsqu’elle a postulé pour son premier emploi, elle a noté brièvement les informations principales et s’est
enthousiasmée dans la rubrique « divers » : Je peux traire une vache, changer un pneu crevé et chanter « I’m forever blowing bubbles » en Latin ! Elle a été embauchée. Après 25 ans de vie en banlieue, elle a déclaré, sans fanfare, que les prochains 25 ans lui appartenaient. C’était aussi simple que ça. Elle a fait ses valises et mis le cap sur Amherst, une petite ville universitaire de la Nouvelle Angleterre où elle a acheté une vielle maison victorienne et a commencé sa nouvelle vie. À 55 ans, elle avait beaucoup vu, fait beaucoup de choses et savait plus ou moins tout ce qui fallait savoir – du moins, c’est ce qui nous a semblé. Elle a été extrêmement habile, très compétente, et a toujours fait ce qu’elle a dit. Toujours. Pour nous, Penrose était « notre mère à nous tous ». Sa présence a été souvent plus grande que la vie, lorsqu’elle nous a enseigné à ne pas ouvrir des bidons de peinture avec des ciseaux et puis la meilleure manière de faire la compote de pommes. Plus tolérante que gentille, elle nous a encouragé et a réussi à tirer le meilleur de nous-mêmes, essentiellement par son bon exemple.
A genoux sur le plancher de la boutique d’artisanat, armé de colle, de clous et de nouvelles semelles en
caoutchouc, j’ai levé mon regard et vu une grosse femme aux cheveux blancs, les lunettes complètement rayées mais les yeux scintillants et les joues roses. Ses mains étaient plantées fermement sur ses hanches dans une pose provocante, un peu comme la statue de David. Nous nous sommes rencontrés dans la boutique d’artisanat où les jeunes du campus se sont réunis, pour faire des ceintures en cuir, des bracelets argentés et des mitaines. « Penny » y a été le « grand chef », le dirigeant bienveillant et la reine de la cité de l’artisanat. Presque
dominatrice mais résolument auguste, comme Saraswati, la déesse hindoue de la sagesse, il émanait du fond de son âme, un regard de totale compréhension. Elle voyait clairement que je n’avais aucune idée de quoi faire de mes bottes de randonnée, vieilles et très usées, bien que j’aie agi comme si je le savais, j’en suis sûr. Ce qui l’a attirée c’était probablement la témérité de cette tentative de réparation de mes bottes pour mon voyage d’hiver sous la tente avec Danny. C’était le genre de chose qu’elle aurait fait, je suppose, aussi elle a semblé amusée par l’effort. « Qu’est-ce que vous faites là ? », a-t-elle dit. Puis elle a tranquillement soulevé un sourcil et m’a suggéré de revenir pour lui dire comment le voyage s’était passé. Une semaine s’est passée sans que je me montre. Elle s’est inquiétée – elle me l’a dit des années après - convaincue que mes nouvelles semelles avaient dû se détacher de mes bottes alors que je me trouvais perché dangereusement sur une falaise, dans les nuages. Ou pire... Quand je suis enfin revenu, elle fut manifestement ravie, un scintillement de soulagement dans l’oeil. Elle m’a invité chez elle pour le thé, un rituel que nous partagerions dorénavant durant de longues années.
Peu après, en ville, elle m’a pris dans sa voiture alors que je faisais du stop pour aller rendre visite à ma famille en Providence. Elle s’est arrêtée dans sa Mustang cabriolet rouge et m’a dit de monter. Elle était peut être sortie juste pour acheter un quart de lait, mais trois heures plus tard elle m’a déposé sur la route 95, à quelques pas de mon domicile, sur la 6ème rue ! En disant au revoir à la personne qui aurait finalement l’influence morale la plus profonde sur ma vie, j’ai épaulé mon sac à dos et je lui ai dit, « Je ferais n’importe quoi pour vous – il suffit que vous me le demandiez ». Elle m’a dit, en riant, « OK, j’y réfléchirai ». Puis, sans faire d’histoires, elle a fait
demi-tour pour rentrer chez elle. Durant les 35 ans qui ont précédé son récent décès, elle me rappellera, de temps en temps, cette promesse, librement donnée.
Comme Superman, l’homme d’acier et le héros de ma jeunesse, Penrose est devenue pour toujours l’héroïne de ma vie. Elle est, et restera toujours, la gardienne de la raison - la voix que je cherche et écoute quand les
grandes questions pèsent lourd et que les réponses sont loin d’être claires. La reine des cœurs : une source
éternelle de la plus éclatante des lumières.
C’est vrai… il avait remporté le deuxième prix et tout le monde l’avait acclamé, mais ce n’était qu’une maigre consolation. Il avait placé tellement d’espoirs dans ce premier prix, pour les voir tous anéantis, encore une fois, par l’arrogante Monique et son maudit caniche Fifi. Oui, il avait été un perdant aimable et poli mais, au fond de lui, il ne pouvait penser à rien d’autre qu’à un nouveau tour d’équilibre qui éblouirait la foule.
Marcel était sous pression et il était loin d’être sûr de pouvoir se ressaisir. « J’ai vraiment besoin de quelque chose de spécial » dit-il au chat roux le soir chez lui. « Un certain je-ne-sais-quoi » … mais il n’avait aucune idée de ce que ça pourrait être cette fois.
A son retour de la pâtisserie de Madame Sophie, son nouveau numéro est devenu remarquablement évident. Au cours du petit déjeuner, il ne pouvait plus attendre. C’était le moment, il le sentait. Avec une confiance renouvelée, il a grimpé lentement sur la table de la cuisine puis, délicatement, lui-même en équilibre sur dix tasses de thé et un pichet de lait, il a mis la baguette sur son doigt avec sa tasse de thé, la bouilloire, son délicieux croissant frais et puiiiiiiiiis l’œuf. Au concours l’an dernier, l’œuf lui avait brillamment réussi – le clou de son numéro. « Oh non ! » cria-t-il, en tombant par terre bruyamment avec tout son attirail. Le chat roux leva la tête de sa chaise sans se montrer étonné du résultat.
Cette nuit là, Marcel dormit d’un sommeil agité. « Je suis un loser » marmonna-t-il avant de s’endormir. Dans ses rêves, le chat roux lui suggère d’essayer avec un pamplemousse pour plus de stabilité et d’équilibre. Il se réveilla ruisselant de sueurs froides, mais ravi de cette nouvelle idée.
Une fois de plus avec concentration et sang-froid, il monte – et monte encore – la baguette, la tasse de thé, la bouilloire, le croissant et l’œuf bouilli. Le moment crucial approchant, il retient son souffle. Dans un exploit sans précédent d’agilité et de grâce, sous pression, il lance le pamplemousse et voilà… « JE L’AI FAIT ! » dit Marcel à haute voix. Ajoutant au spectacle, Marcel sauta en l’air et fit seize pirouettes parfaites avec l’habileté d’une danseuse étoile, atterrissant parfaitement à côté du beurrier.Un long silence : la foule retenait son souffle. Puis, des cris de joie éclatèrent ; la foule était folle de joie. « C’est merveilleux !» hurlaient-ils, tandis que des douzaines de roses rouges couvraient la scène. « Vous êtes fantastique ! » Même Monique et Fifi étaient impressionnées. Sans laisser tomber une seule miette du croissant, Marcel avait réussi l’inimaginable.
Le chat roux ouvrit un oeil lorsque la bouilloire s’écrasa au sol, mais le referma et rapidement se rendormit.
Il n’y a aucun doute, il était très satisfait de lui-même. Depuis des jours, Marcel avait essayé en vain de tenir en équilibre la boule de bowling rouge sur son nez. Le concours des meilleurs talents du bureau approchait rapidement et il voulait absolument remporter le premier prix cette année.
Ce fut vendredi matin, avant son petit-déjeuner, qu’il pensa soudain à ajouter une baguette de pain et un œuf à la coque pour augmenter l’équilibre. “Mais oui, dit Marcel, pourquoi n’y ai-je pas pensé avant ?” Avec concentration et adresse, il lança habilement la baguette de pain frais en l’air, puis avec un sursaut de bravoure… l’œuf. Et comme par magie, celui-ci fit toute la différence. “Voilà, dit Marcel avec fébrilité,vive l’œuf !”
Avec un tour si formidable, il pouvait difficilement attendre jusqu’au grand soir.
Maintenant Marcel était sûr qu’il pourrait battre Monique et son caniche nain Fifi, malgré qu’elles aient gagné la faveur du public. Il faut dire que… lors de la même fête l’année dernière, Fifi, habillée de manière extravagante en tutu rouge, dotée d’un diadème, avait mangé 27 bananes très mûres en moins d’une minute, pendant que Monique, habillée dans une tenue assortie, avait parfaitement réussi à préparer un soufflé, les yeux fermés et une main attachée derrière le dos. Elles étaient magnifiques et la foule était comme folle !
Mais cette année serait différente, pensait Marcel. Il était fin prêt pour le défi. Marcel était si excité qu’il partit au travail encore en pyjama, rêvant de gloire et de fortune. “Je suis génial” dit-il au chat, qui ne répondit pas.
Il n’avait vendu que tout récemment le vieux break Rambler vert et blanc qu’il avait conduit de partout en Providence du Sud pendant tant d’années. Il pensait avoir 85 ans, mais c’était juste une supposition. C’était assez proche. C’était un solitaire, un petit homme calme avec un teint coloré et un sourire doux. En tant que colporteur, en quelque sorte, il avait travaillé dur, faisant du porte-à-porte dans les maisons à trois étages, à la recherche d’acheteurs. Le coffre de sa Rambler était bourré de vêtements de deuxième main, des shmatuhs et des petits appareils : un balai, une lampe, une horloge. Des articles de ménage, la plupart du temps à troquer contre des fruits et des légumes – peut-être quelques dollars. D’année en année, je ne sais comment, Zaida Louie était arrivé à gagner sa vie.
Mon chemin de la maison à l’école me menait devant la maison de Bubby et de Zaida, mes grands-parents paternels, où je m’étais souvent arrêté volontiers pour manger quelque chose. Du pain brun épais généreusement recouvert de vrai beurre. Un festin que je n’ai jamais eu chez moi. La cuisine était un concert d’arômes riches et exotiques. Bubby faisait les plus exquises tomates vertes aigres à l’aneth : le genre à vous faire grimacer et plisser les yeux. Elle faisait souvent un plat nommé gribuhniz, de la peau de poulet et des oignons frits dans la graisse de poulet – shmaltz. Zaida, avec son estomac en béton, n’en avait jamais trop – prenant une bouchée et puis mordant dans un oignon cru entier qu’il croquait comme si c’était une pomme.
Bubby Annie faisait le ménage et était bénévole à l’hôpital voisin. Assise dans la cuisine, à coté de la radio, elle écoutait de l’opéra tout en roulant des bandages. Avec ses traits doux et lisses, il émanait d’elle une dignité tranquille, ses yeux semblant glacés à cause d’une lente cécité, devenue totale. Elle souriait souvent et ne se plaignait jamais. Elle avait les mains toujours chaudes et affectueuses. Louie et elle parlaient avec un très fort accent, une sorte de bouillon de pomme de terre yiddish et anglais, résultant de leur enfance dans la mère patrie et d’une longue vie ici. Il ne se passait pas une visite sans qu’elle ne sorte un dollar de sa bourse usée, m’incitant à aller chercher un soda. "Mais un soda ne coûte que dix cents, Bubby," murmurerais-je. Elle me faisait taire et fermait mon poing autour de son cadeau.
Zaida ne disait jamais grand-chose - sauf quand il regardait les feuilletons à la télévision. Quand l’intrigue se compliquait, il pointait son doigt de façon dédaigneuse, « Quel mumzuh celui-là ! » C’était la seule occasion où je l’avais vu s’exciter. Quand il pensait que Bubby ne pouvait pas nous entendre, il me glissait quelques pièces en me demandant d’aller lui chercher un milk-shake. Chez Royal, il y avait toujours un distributeur de soda. Ce petit magasin du coin était une mine de trésors : bonbons, bandes dessinées, balles en caoutchouc et les bubble-gums roses avec leur carte de joueurs de baseball. Dans la cuisine cachère de Bubby Annie, les milk-shakes achetés dans la rue étaient interdits, alors qu’ils étaient l’un des fréquents péchés mignons, non-cachers, de Louie ! Habituellement, le bon Dieu le lui permettait, en fermant les yeux. Bubby le savait toujours, bien qu’elle ne puisse voir...
Vers la fin de leur vie, Bubby et Zaida avaient déjà donné aux autres le peu d’argent qu’ils avaient réussi à mettre de côté. Ils sont morts tous les deux à six mois d’intervalle. La dernière fois que j’ai vu Louie, il était allongé paisiblement dans un lit d’hôpital. En plissant les yeux, il était arrivé à me faire un petit sourire, de son air rusé de toujours. C’était comme si les milk-shakes illicites étaient un secret que seuls lui et moi avions gardé. Je me suis demandé s’il allait en demander, mais non. « Vas voir ta Bubby.» dit-il, avec le peu de voix qui lui restait, « Je pense qu’elle est dans la cuisine. » Et puis, il nous a quitté.
Où est le café ?
Je trouve vraiment remarquable que durant toutes les années où je l’ai connu, il n’a pas une fois élevé sa voix, de colère. Jamais. Je me souviens surtout de la façon si douce dont ses yeux plissaient dans les coins lorsqu’il souriait. Et il souriait souvent. Quand j’étais enfant, ma famille habitait un appartement au rez-de-chaussée de la grande maison à trois étages de mes grands-parents. Souvent je dormais sur le grand clic-clac, dans le bureau où il y avait l’armoire de mon grand-père – ses chemises et pantalons tous pendus sur leurs cintres bien organisés. Le matin, après sa douche, “Papy” arrivait pour le petit déjeuner “habillé” de ses sous-vêtements, un T-shirt blanc sans manche et des chaussettes noires montant juste en dessous de ses genoux. Par dessus, il avait sa robe de chambre ample et il portait des chaussures
noires à lacets, bien cirées. De temps en temps, il me permettait de les polir – un plaisir à cette
époque. Dès qu’il se mettait à table, pour le petit-déjeuner ou tout autre repas, il entonnait, avec son large sourire : “Où est le café ?” – son gentil rituel.
Lorsque nous avons déménagé pour avoir notre propre maison, il passait nous voir chaque jour apportant un pain de seigle juif. En dehors de la maison, il portait toujours un chapeau fédora marron. Ma mère l’aimait énormément, mon père aussi. Les dimanche après-midi étaient réservées pour le déjeuner avec Papy et les deux sœurs célibataires de Mamie - Dot et Theresa. Face à cette perspective, je grognais toujours, voulant jouer dehors. Après le repas, Papy s’installait dans sa chaise “lazyboy” trop grande, pour regarder le baseball. Son équipe adorée c’était les Red Sox. Je regardais un instant, puis je m’évadais à l’atelier du sous-sol où Papy faisait des réparations de vieux meubles. J’avais sa permission de me servir des outils, clous et peintures quand je voulais. Un jour, en explorant, j’ai fait une
découverte : des affiches de plusieurs femmes nues collées derrière les portes des étagères les plus
hautes. Est-ce que Papy savait qu’elles étaient là ?
De nombreuses années après son décès, après la mort de ma grand-mère Juliana, la vieille
maison fut vendue. C’était si silencieux. Je n’avais pas été dans l’atelier de Papy depuis des années et je fus surpris de le trouver toujours comme avant - intouché. Les outils pendaient exactement où il les avait placés... les femmes nues souriaient toujours derrière les portes des étagères. Après une hésitation, j’ai enlevé délicatement l’une des pin-ups sur son papier délabré, puis j’ai pris la grosse cisaille à tapis, que maintenant j’utilise dans mon propre atelier. Ceux sont des trésors d’une autre vie.
Bill Wolkoff était une personne admirable – il ne jugeait jamais – toujours de bon humeur. Pour gagner sa vie, il vendait des contrats d’assurance vie. Quand ses clients, pour la plupart pauvres, n’avaient pas de quoi payer leurs cotisations hebdomadaires, Bill les réglait de sa propre poche. Il était généreux, même trop.
Les vendredi soir Mamie et Papy nous invitaient souvent au restaurant chinois du coin. Pendant la commande de notre repas exotique chop-suey, Papy déclenchait une conversation animée avec le
serveur en chinois. Le serveur souriait toujours, ripostant dans son chinois rapide accompagné de gestes animés. Nous étions perplexes et fiers. Qu’est qu’il a dit ? nous nous demandions. Qu’est qu’il a dit ? Quelques années plus tard, j’ai compris que le chinois de Papy n’était qu’un charabia pour faire
semblant, tout en gaieté. Après nous avoir déposé devant chez nous, il nous saluait avec amour à travers la vitre de sa grande voiture qu’il appelait la machine. “On se voit à l’église”, disait- il.