FLUX ET FIXE
“En art il est aussi difficile de dire quelque chose que de ne rien dire” Ludwig Wittgenstein.
Ces dernières années, j’ai beaucoup tourné autour d’un oxymore, celui du fleuve et de la stèle associés dans une même image. Deux états contradictoires de la nature du temps, le flux et le fixe, que j’ai tenté de mettre en forme : le crâne mou, par exemple, synthèse impossible de l’os et de la chair.
Je travaille actuellement sur une association de la terre et du verre, considérant leurs qualités propres. C’est bien à une rêverie technique à laquelle je me livre en ce moment, pour paradoxal que cela soit !
Le verre en tant que structure amorphe est soumis au régime du flux et de la réversibilité, alors que la céramique, du fait de sa structure cristalline créée par réaction physico-chimique lors de sa cuisson, est quant à elle soumise à celui du fixe et de l’irréversibilité.
J’ai déjà dit qu’il s’agissait pour moi de me mettre à l’écoute, non pas de la terre, non pas du verre en tant que matière, mais bien en tant que matériaux ; car c’est bien dans le processus même par lequel ils sont mis en forme qu’ils révèlent le sens dont ils sont porteurs. Ils recèlent selon moi une idée du temps que je cherche à mettre à jour.