Présence de l´absence
Présence de l´absence
Le 05/06/2009
«L’incapacité de tolérer des espaces vides limite la somme des espaces possibles.»
W.R. Bion, Cogitations.
Espace positif, espace négatif…vide et plein, concave et convexe…Dans la litanie des variantes, je m’arrête sur le couple « Présence et absence ».
Il semble évident que le vide ne peut se concevoir que par la matière. Ou tout du moins, c’est ainsi que j’approche, concrètement, la notion. Le vide, le creux, ici, la niche, suggère chez l’homme un désir de comblement. Naturellement portés vers la possession, nous supportons difficilement l’horror vacui, peut-être en ce qu’il est le miroir de notre vanité.
Notre satisfaction se fait pleine, lorsqu’un mur est «empli» de tableaux, un jardin «agrémenté» de plantes, une vie, de «connaissances» et d’«expériences». Notre civilisation ne cultive guère l’art du dépouillement, de la solitude…
Se confronter à l’absence matérielle, au vide, conduit l’esprit à évoquer une présence révolue, suggérée ou fantasmée. Cette démarche est porteuse d’espace virtuel, de matière. En cela, je crois que le vide possède une substance non négligeable, que chacun est libre d’interpréter à sa manière.
Certains théologiens proposent, paraît-il, comme définition de Dieu, un «vide en attente» .
Ici, le granite est en attente d’épiphanie.
Mon utopie - Albert Jacquard
W.R. Bion, Cogitations.
Espace positif, espace négatif…vide et plein, concave et convexe…Dans la litanie des variantes, je m’arrête sur le couple « Présence et absence ».
Il semble évident que le vide ne peut se concevoir que par la matière. Ou tout du moins, c’est ainsi que j’approche, concrètement, la notion. Le vide, le creux, ici, la niche, suggère chez l’homme un désir de comblement. Naturellement portés vers la possession, nous supportons difficilement l’horror vacui, peut-être en ce qu’il est le miroir de notre vanité.
Notre satisfaction se fait pleine, lorsqu’un mur est «empli» de tableaux, un jardin «agrémenté» de plantes, une vie, de «connaissances» et d’«expériences». Notre civilisation ne cultive guère l’art du dépouillement, de la solitude…
Se confronter à l’absence matérielle, au vide, conduit l’esprit à évoquer une présence révolue, suggérée ou fantasmée. Cette démarche est porteuse d’espace virtuel, de matière. En cela, je crois que le vide possède une substance non négligeable, que chacun est libre d’interpréter à sa manière.
Certains théologiens proposent, paraît-il, comme définition de Dieu, un «vide en attente» .
Ici, le granite est en attente d’épiphanie.
Mon utopie - Albert Jacquard